Au départ, les fèves présentées
n’étaient pas conçues pour devenir des fèves. C’est un pâtissier allemand qui a
eu l’idée de transformer un grand stock de porcelaines achetées montées en
broche. En enlevant les broches, il a pu les associer à ses gâteaux. Grâce à
lui, elles sont reconnues dans le domaine de la fabophilie.
Pour quelles raisons ces broches
allemandes avaient elles été fabriquées ? Voici quelques explications historiques…
En 1931, le gouvernement allemand, sous l’égide de Brüning, a initié une campagne de secours pour la population. Ce "Secours d' Hiver" battra son plein entre 1933 et 1945, date de la chute du IIIème Reich.
Il s'agit d'une campagne annuelle organisée avec un but comparable aux "Restos du Coeur" ou à "l'Armée du salut" actuel. Le slogan de cette campagne était, "Nul ne meurt de faim, ni ne gèle". Le 13 septembre 1933, le gouvernement a créé une fondation afin de renforcer la « Communauté du Peuple ». C’était aussi une façon détournée de remplir les caisses via un auto financement du peuple pour les aides sociales.
Le système a été réglementé par
une loi du 5 Novembre 1934 sur la collecte (Sammlungsgesetz) et une loi du 1er
Novembre 1936 sur l'oeuvre d'assistance d'hiver du peuple allemand (Gesetz über
das Winterhilfswerke des Deutschen Volkes). L' oeuvre d'assistance d'hiver a
organisé régulièrement une sorte de 'Banque Alimentaire' d'avant-guerre qui se
tenait d'octobre à mars.
Lors de ces campagnes, de petits
objets étaient mis en vente sous forme de badge, insigne ou autres (cartes ou
timbres par exemple). Les ventes se déroulaient entre les mois d'octobre et de
Mars. L'argent récolté permettait l'achat de bois ou de charbon pour le
chauffage, des habits divers et le plus important une sorte de banque
alimentaire. Il permettait aux familles les plus pauvres de bénéficier d'une
aide indirecte. Il ne faut pas oublier que l'Allemagne se relevait d'une crise
difficile lors de l'entre deux guerres aggravée par la crise de 1929.
La campagne se déroulait principalement par du porte-à-porte ou par point de
vente aux coins des rues. C’était une collecte de charité... mais il est difficile de définir l'utilisation des bénéfices.. Des week-ends
étaient réservés à certaines branches de l' Etat. Les groupes de scoutisme étaient
extrêmement actifs pour cette charité.
Dans tout le pays on a demandé
aux hommes de renoncer à la viande, une fois par mois, en faveur de l'œuvre
d'assistance et de préparer un repas simple et unique, le dimanche, les
économies réalisées devant être versées à l'œuvre. Ainsi, chaque famille
participait le dimanche à cette action.
Les objets vendus sont variés et de qualités diverses : en bois, plastique, aluminium, tissu, céramique, porcelaine,... Ils étaient fournis par de petites usines ou des artisans, ce qui permettait de résorber un peu le chômage. Une partie du budget était reversée à ces usines pour le coût de fabrication.
Les sujets proposés sont variés et avec un marketing de vente bien rodé. Les pièces proposées s'intégraient dans une série de pièces, et étaient délivrées sur une courte période (et de préférence chaque série découpée en plusieurs périodes). Insidieusement, cela poussait les gens à collectionner de manière à clôturer chaque série entamée.
Le port d’un insigne a servi durant les jours de collecte de
signe de reconnaissance ou de pièce officielle. Chacun pouvait arborer un
insigne et prouver qu’il avait « déjà donné ».
Cet insigne officiel de la collecte ne pouvait être
arboré que les jours de collecte, et il changeait à chaque collecte.