vendredi 9 novembre 2012

Histoire des broches allemandes

Au départ, les fèves présentées n’étaient pas conçues pour devenir des fèves. C’est un pâtissier allemand qui a eu l’idée de transformer un grand stock de porcelaines achetées montées en broche. En enlevant les broches, il a pu les associer à ses gâteaux. Grâce à lui, elles sont reconnues dans le domaine de la fabophilie.
Pour quelles raisons ces broches allemandes avaient elles été fabriquées ? Voici quelques explications historiques…

En 1931, le gouvernement allemand, sous l’égide de Brüning, a initié une campagne de secours pour la population. Ce "Secours d' Hiver" battra son plein entre 1933 et 1945, date de la chute du IIIème Reich.

Il s'agit d'une campagne annuelle organisée avec un but comparable aux "Restos du Coeur" ou à "l'Armée du salut" actuel. Le slogan de cette campagne était, "Nul ne meurt de faim, ni ne gèle". Le 13 septembre 1933, le gouvernement a créé une fondation afin de renforcer la « Communauté du Peuple ». C’était aussi une façon détournée de remplir les caisses via un auto financement du peuple pour les aides sociales.
Le système a été réglementé par une loi du 5 Novembre 1934 sur la collecte (Sammlungsgesetz) et une loi du 1er Novembre 1936 sur l'oeuvre d'assistance d'hiver du peuple allemand (Gesetz über das Winterhilfswerke des Deutschen Volkes). L' oeuvre d'assistance d'hiver a organisé régulièrement une sorte de 'Banque Alimentaire' d'avant-guerre qui se tenait d'octobre à mars.
Lors de ces campagnes, de petits objets étaient mis en vente sous forme de badge, insigne ou autres (cartes ou timbres par exemple). Les ventes se déroulaient entre les mois d'octobre et de Mars. L'argent récolté permettait l'achat de bois ou de charbon pour le chauffage, des habits divers et le plus important une sorte de banque alimentaire. Il permettait aux familles les plus pauvres de bénéficier d'une aide indirecte. Il ne faut pas oublier que l'Allemagne se relevait d'une crise difficile lors de l'entre deux guerres aggravée par la crise de 1929.
La campagne se déroulait principalement par du porte-à-porte ou par point de vente aux coins des rues. C’était une collecte de charité... mais il est difficile de définir l'utilisation des bénéfices.. Des week-ends étaient réservés à certaines branches de l' Etat. Les groupes de scoutisme étaient extrêmement actifs pour cette charité.
Dans tout le pays on a demandé aux hommes de renoncer à la viande, une fois par mois, en faveur de l'œuvre d'assistance et de préparer un repas simple et unique, le dimanche, les économies réalisées devant être versées à l'œuvre. Ainsi, chaque famille participait le dimanche à cette action.

Les objets vendus sont variés et de qualités diverses : en bois, plastique, aluminium, tissu, céramique, porcelaine,... Ils étaient fournis par de petites usines ou des artisans, ce qui permettait de résorber un peu le chômage. Une partie du budget était reversée à ces usines pour le coût de fabrication.

Les sujets proposés sont variés et avec un marketing de vente bien rodé. Les pièces proposées s'intégraient dans une série de pièces, et étaient délivrées sur une courte période (et de préférence chaque série découpée en plusieurs périodes). Insidieusement, cela poussait les gens à collectionner de manière à clôturer chaque série entamée.
Officiellement, les dons ont toujours été considérés comme spontanés. On y a cependant incité la population par des pressions plus ou moins fortes.
Le port d’un insigne a servi durant les jours de collecte de signe de reconnaissance ou de pièce officielle. Chacun pouvait arborer un insigne et prouver qu’il avait « déjà donné ».
Cet insigne officiel de la collecte ne pouvait être arboré que les jours de collecte, et il changeait à chaque collecte.